Certes, si l’on compare la hausse prévue par l’Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) du PIB national en 2017, c’est-à-dire 1,6%, à celle précédemment évoquée par le même institut lorsque François Hollande était encore au pouvoir, à 1,5%, il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer. Cependant, il est bon de rappeler qu’en 2016, le produit intérieur brut tricolore n’avait progressé que de 1,1%, et que si la prévision de l’Insee venait à se confirmer, 2017 serait la meilleure année pour l’économie hexagonale en 6 ans.
S’agirait-il, comme certains le notent, d’une « bonne étoile » pour Emmanuel Macron ? Sans aller jusqu’à un tel mysticisme, force est de constater que l’investissement des ménages dans le logement est attendu en progression de 3,7% – ce qui n’était plus arrivé depuis plus d’une décennie. En parallèle, les entreprises font état d’un niveau élevé de confiance et continuent d’investir davantage, de près de + 3% par rapport à 2016. Le moral serein des chefs d’entreprise incite également l’Insee à faire preuve d’optimisme pour le second semestre, et ce en dépit d’un ralentissement anticipé de la consommation des ménages sur l’année, celui-ci s’expliquant principalement par une inflation qui, bien que modérée, pénalise leur pouvoir d’achat.
La reprise économique dont il est ici question pourrait se traduire par des créations de postes d’une ampleur significative, puisque après les 255 000 nouveaux emplois de 2016, ce sont encore plus de 220 000 créations qui sont désormais attendues. Par conséquent, le taux de chômage est attendu en-deçà de 9,5% en décembre prochain, alors qu’il s’élevait à 10% un an plus tôt.
A ces bonnes nouvelles, il convient cependant d’apporter deux bémols. Premièrement, si le retour d’une demande intérieure forte est bien entendue une bonne nouvelle, elle se traduit surtout par une hausse plus rapide des importations que des exportations. Il en résulte une balance d’échanges commerciaux défavorables à la France.
En outre, si nous effectuons un retour dans le temps, en juin 2016, force est de constater que le second semestre était également présenté sous d’excellentes auspices … or, loin de correspondre aux attentes, c’est un recul de 0,1% du PIB qui a été enregistré sur ladite période. L’Insee avait d’ailleurs reconnu son erreur en fin d’année, mais rien ne nous dit qu’il n’en ira pas de même pour 2017. Rendez-vous en décembre afin de le vérifier.