Le dernier sondage en date concernant la course à la Maison-Blanche date du dimanche 23 octobre. Réalisée par ABC News, cette enquête place Hillary Clinton à 50% d’intentions de vote, contre 38% seulement pour Donald Trump. Jamais un tel écart n’avait encore été mesuré entre les deux principaux candidats – Gary Johnson (libertarien) et Jill Stein (écologiste) devant se contenter respectivement de 5 et 2%.
Pendant longtemps, les multiples dérapages verbaux du candidat républicain et ses déboires au sein de son propre camp ne semblaient pas l’empêcher de se maintenir au coude-à-coude avec Mme Clinton, elle aussi empêtrée dans un scandale lié à l’utilisation à des fins personnels – ayant conduit à un acte de piratage informatique – à partir de sa messagerie du Congrès.
Cependant, il semble bien que M. Trump découvre à présent l’effet boomerang de sa gestion de campagne basée sur l’excès. En effet, 69% des électeurs potentiels interrogés par ABC News se disent en désaccord avec la réponse dédaigneuse du candidat du Grand Old Party vis-à-vis des femmes qui l’accusent de harcèlement sexuel, voire d’agression. A ce sujet, une actrice du X a récemment annoncé devant la presse que M. Trump l’avait sollicité pour avoir une relation sexuelle, moyennant le paiement de 10 000 dollars. Difficile d’évaluer la crédibilité de cette énième accusation, mais incontestablement, Donald Trump ne parvient pas à insuffler un second souffle à sa campagne, alors qu’il reste moins de 15 jours avant l’élection.
Soulignons enfin que les Etats-Unis demeurant la première puissance mondiale – aussi bien d’un point de vue économique que militaire, voire culturelle au travers du « soft power » cher à Joseph Nye – le résultat de l’élection présidentielle US est attendue avec impatience et/ou anxiété de partout sur le globe. Ainsi, le président iranien, Hassan Rohani, a-t-il publiquement déclaré que « l’Amérique dit qu’elle a plus de 200 ans de démocratie derrière elle, et qu’elle a vu se dérouler 50 élections présidentielles. Pourtant, il n’y a pas de moralité dans ce pays ». M. Rohani faisait par-là référence à la virulence des coups bas que s’assènent les deux candidats depuis plusieurs semaines. Quant à la question de savoir s’il préférerait avoir à dialoguer avec la Présidente Clinton ou le Président Trump, il a répondu qu’il ne pouvait pas choisir de préférer le mal au pire ou le pire au mal …