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L’échec du TPP ouvre la voie à une vision « à la chinoise » du libre-échange en Asie.

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Pendant toute la campagne présidentielle aux Etats-Unis, Donald Trump n’a eu de cesse de critiquer le projet de partenariat transpacifique (TPP), conclu en 2015 sous l’impulsion de son prédécesseur, et incluant 12 pays – Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Vietnam, Singapour, et bien sûr Etats-Unis. L’absence de la République Populaire de Chine est notable dans cet accord commercial, qui vise à l’uniformisation des normes entre les divers signataires, ainsi qu’à une suppression progressive des droits de douane. Pour Donald Trump, il s’agit surtout d’un traité catastrophique pour les emplois américains, et il a promis à plusieurs reprises de revenir sur son implémentation s’il était élu.

De fait, M. Trump étant appelé à devenir d’ici quelques semaines le 45ème président des Etats-Unis, il apparaît clair que le traité est plus qu’en danger, à moins que, comme l’espère notamment John Key – le premier ministre néo-zélandais – il soit possible de modifier le TPP à la marge afin de le rendre acceptable aux yeux de Donald Trump. Quoi qu’il en soit, la position américaine proche du retrait laisse le champ libre à la Chine, qui a d’ores et déjà profité du sommet de l’Organisation de Coopération Economique Asie-Pacifique pour annoncer qu’elle se tenait prête à mener les négociations sur un accord de partenariat économique régional intégré. Ce RCEP consisterait en un TPP à minima, c’est-à-dire un accord de livre échange entre les dix membres de l’ASEAN et six autres Etats de la région, incluant le Japon … mais pas les Etats-Unis. Pour le président chinois, Xi Jinping, l’objectif de son pays doit en effet être d’ouvrir la porte au monde extérieur, tout en veillant à ce que les fruits du développement soient partagés.

Pour les experts du cabinet Capital Economics, le RCEP soutenu par la Chine « ne compensera pas l’échec du TPP, qui constitue un coup dur quand aux perspectives économiques des pays émergents en Asie. » Ainsi, le RCEP ne va pas aussi loin que le TPP en matière de réduction des droits de douane pour les biens et les services, et de fait, « ses bénéfices pour la région s’en trouveront probablement amoindris ». En tout état de cause, il est certain que M. Trump risque fort d’apprendre que le protectionnisme présente une faille importante : il ne fait pas que protéger son marché, il isole également le pays sur la scène internationale, et ça, la Chine l’a parfaitement compris.


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