Le 1er juillet dernier, une réforme a impacté les allocations familiales en introduisant de nouvelles conditions de revenus; désormais, la CNAF (caisse nationale d’allocations familiales) est en mesure d’établir un premier bilan provisoire de ces mesures. En effet, en imposant des plafonds plus bas que dans le passé, une famille avec deux enfants à charge, ayant des revenus annuels supérieurs à 67 408 € et inférieures à 89 847 €, ne bénéficiera plus que d’une aide que de 64,74 €, alors qu’elle atteignait précédemment 129,47 €. Pour le même ménage, mais dont les revenus seraient au-delà des 89 847 € par an, le montant chuterait encore, à peine supérieur à 32 €. En l’espace de 10 mois, ce sont plus de 450 000 allocataires qui ont ainsi vu baisser le niveau de leur aide. Dans le même temps, quelques 240 000 ménages ont vu le montant de la Paje (Prestation d’accueil du jeune enfant) se réduire de moitié, passant de 184,62 € à 92,31 €, et plus de 50 000 familles – considérés comme « à hauts revenus » – n’ont plus du tout droit à cette allocation.
Au niveau du congé parental, réformé en 2014 afin qu’un parent – ou les deux – puissent réduire, voire cesser, leur activité professionnelle dans le but de s’occuper de leur enfant, une prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) a été mise en place au 1er janvier 2015. En outre, dans le but de permettre à davantage d’hommes de bénéficier du congé parental, la durée a également subi des modifications, mais sans rencontrer de succès. De fait, si la mesure PreParE a profité à plus de 120 000 foyers, elle a concerné 96 % de femmes, soit un ratio quasi-identique à la situation pré-réforme. Par ailleurs, s’il était initialement prévu, en 2013, de créer en 5 ans quelques 100 000 nouvelles places de crèche, cet objectif ne sera pas atteint, puisqu’à mi-2016, nous n’en sommes qu’à environ 42 000 places supplémentaires – du fait de problèmes de financement du côté des communes.
Enfin, alors que le gouvernement estimait qu’environ 2 millions de foyers sur les 4 éligibles à la prime d’activité entameraient les démarches nécessaires afin d’en bénéficier, pour un coût total de 4 milliards d’euros sur cette année, ce budget a été dépassé en moins de 6 mois. De fait, il semble que cette prime soit victime de son succès … ce qui risque d’impacter significativement les finances publiques.