Après une année 2015 de croissance plutôt faible à l’échelle mondiale, et en dépit d’un premier trimestre médiocre, une majorité d’analystes considère que 2016 devrait permettre un rebond plus marqué – y compris en zone Euro, et notamment en France. Leurs arguments reposent sur des données macroéconomiques solides, mais avec des schémas d’analyse qui ont dû être revus en profondeur depuis la crise économique de 2008. En effet, qui aurait pu prévoir – et plus important encore, qui peut prédire les conséquences – d’une économie fonctionnant avec des taux d’intérêt à zéro, voire négatifs ?
Quoi qu’il en soit, au milieu de cette complexité ambiante, il nous paraissait souhaitable de faire une pause avec une donnée plus légère – et néanmoins relativement importante si l’on en croit l’INSEE. Ainsi, grâce au fait que trois jours fériés tombent un dimanche, et que 2016 soit une année bissextile, nous pourrions grappiller 0,11 point de croissance supplémentaire dans l’Hexagone. Concrètement, alors qu’en 2015, nous avions travaillé une journée ouvrée de moins – du simple fait de son absence au calendrier – les salariés avaient également pu bénéficier de week-end prolongés du fait de jours fériés (1er mai, 8 mai et lundi de Pentecôte) ayant lieu en semaine.
Le patron du Medef, M. Gattaz, estimait récemment qu’en supprimant deux jours fériés (pour passer de 11 à 9, comme chez nos voisins d’Outre-Rhin), l’économie française pourrait gagner 1 point de PIB supplémentaire. Clairement, les chiffres de l’INSEE viennent relativiser cette analyse, puisque l’amélioration – pour indiscutable qu’elle soit – ne s’élève qu’à 0,11 point. Il en va de même pour les emplois supplémentaires ainsi créés, dont le chiffrage n’est pas encore connu, mais qui n’atteindra certainement pas les dizaines de milliers évoqués par M. Gattaz.
Au final, s’il est certain qu’un jour de travail supplémentaire engendre un surcroît d’activité, cet impact reste limité ; nous nous en doutions, et les éléments de l’INSEE viennent nous confirmer qu’il se situe entre 0,1 et 0,2 point de PIB – en étant plus proche de la première de ces deux barrières.