Le mardi 29 mars dernier, la Présidente de la FED, Janet Yellen, s’est montrée particulièrement prudente quant aux prochaines hausses de taux, en soulignant que rien n’était «gravé dans le marbre», et que de toute manière, les prochaines actions de la Réserve Fédérale ne pourraient être que «graduelles».
Durant son discours, à l’occasion d’une réunion de l’Economic Club de New York, Mme Yellen n’a en effet pas tari de précautions oratoires vis-à-vis des ajustements en matière de politique monétaire prévus à court et moyen terme. Pour exemple, elle a indiqué que son message devait être interprété, non pas en tant que certitude, mais bien comme une «projection de la trajectoire des taux».
Il s’agit néanmoins d’un message reçu plutôt favorablement par les marchés, car la patronne de la FED estime que l’influence négative sur l’activité américaine des dernières perspectives économiques globales (dont le «ralentissement» constaté en Chine) se révèlera «probablement limitée». Certes, rien ne dit encore que l’atterrissage de l’économie chinoise s’effectuera avec progressivité, mais le niveau d’inquiétude du début d’année s’est notablement réduit. En tenant compte de cette situation, Janet Yellen a réitéré que les derniers développements en date de l’économie mondiale se traduisent par une «trajectoire de hausse des taux plus faible» qu’anticipé initialement, en décembre dernier.
Si la présidente de la FED s’est bien abstenue d’indiquer une quelconque date pour la prochaine hausse des taux directeurs, un consensus semble néanmoins se dessiner autour d’un niveau médian de 0,9% d’ici à la fin de l’année. Même si cela peut paraître peu, les marchés financiers se révèlent surtout friands en visibilité en cette période de forte volatilité, et ils ont semblé apprécier qu’un nombre croissant de membres du Comité monétaire s’avèrent partants pour une hausse à court terme – peut-être même dès le mois d’avril.
En tout état de cause, s’il est vrai que le secteur manufacturier aux Etats-Unis reste à la peine, ce sont tout de même près de 230 000 emplois qui ont été créés mensuellement sur le dernier trimestre, et si ce rythme devait se maintenir – voire s’accélérer – cela constituerait évidemment un signal positif pour la FED.