Sous ce titre quelque peu provocateur se cache pourtant une inquiétude bien réelle de la part du Haut Conseil de Stabilité Financière, présidé par le Ministre des Finances, Michel Sapin. De fait, le HCSF a déclaré, mardi 15 mars, que les banques proposant des contrats d’assurance-vie sur le marché français n’avaient pas suffisamment baissé les rendements pour correspondre aux taux de marché.
Les fonds en euros sont directement visés, car dans un contexte de taux extrêmement bas – voire négatifs – de nombreux analystes jugent que des rendements de 2% ou davantage ne sont pas tenables sur la durée. Le HCSF ajoute qu’une « poursuite de l’évolution des modèles et des ajustements de rendement est [donc] nécessaire », invitant les assureurs vie à faire preuve de davantage de prudence.
L’assurance-vie bénéficie d’une fiscalité particulièrement attrayante, et les unités de compte permettent de profiter des mouvements du marché – à condition d’en maîtriser les tenants et aboutissants, ou de les confier à des gestionnaires qui en sont capables – mais les fonds en euros risquent bien d’être moins rentables dans les prochaines années ; au moins à court terme.
Pour information complémentaire, le HCSF a noté une très bonne résilience des acteurs économiques français sur le premier trimestre 2016, ainsi qu’un marché de l’immobilier dynamique avec des taux d’emprunt également très bas, voire trop pour assurer un avenir serein aux organismes prêteurs. Après tout, s’il est aujourd’hui possible d’emprunter sur 20 ans à 1,75% avec un bon dossier, qui peut dire quels seront les taux dans une décennie ou deux ?
Les banques françaises sont aujourd’hui fortement incitées par la BCE à assouplir leurs conditions de crédit, pour maintenir la croissance fragile et conserver un niveau acceptable d’inflation, mais le HCSF fait savoir qu’il veillera de près à ce que cela ne se fasse pas au détriment de la pérennité des organismes financiers.