Depuis la crise financière de 2008 – dont les répliques se font encore sentir – jusqu’aux conséquences encore incertaines du Brexit, sans oublier les peurs sur les dettes souveraines de la Grèce, les dernières années ont été marquées par de nombreux événements négatifs sur le plan économique.
Face à cette situation, la plupart des banques centrales ont répondu en injectant des quantités considérables de liquidités sur les marchés – le quantitative easing – et des rachats d’actifs atteignant 200 milliards de dollars par mois. La conséquence logique de cet interventionnisme a été la chute des taux d’intérêts, qui sont désormais voisins de zéro en Europe et aux Etats-Unis, par exemple, ou même négatifs (en Suisse, par exemple). Au niveau mondial, la rentabilité des obligations étatiques s’élève à 0,7% à court terme, mais tout de même à plus de 2% sur 10%, or ce décalage devrait être favorable à la fois à la consommation et à l’investissement.
Pourtant, nous n’assistons pas à la reprise économique attendue, loin s’en faut, et les banques centrales semblent à court d’idées et/ou de moyens pour favoriser l’amélioration de la situation. Certes, les analystes s’attendent à une très légère remontée des taux directeurs par la Fed d’ici à la fin de l’année, mais globalement, le consensus porte sur des taux qui demeureront bas de façon prolongée. A vrai dire, dès aujourd’hui, près du tiers de la dette mondiale est détenue avec des taux d’intérêts négatifs, et il s’agit d’un état de fait que la théorie financière n’avait absolument pas prévu.
De prime abord, cette nouvelle peut paraître malgré tout intéressante pour les emprunteurs, mais les banques voient leur marge s’effondrer – avec des restructurations à la clé – tandis que les rémunérations de l’ensemble des placements plafonnent, notamment en ce qui concerne l’assurance-vie. De plus, les situations de taux historiquement bas favorisent souvent les bulles, pour la simple raison que l’argent étant moins cher, certains acteurs ne font pas preuve de suffisamment de retenus et commettent des erreurs … qui, lorsque les taux remonteront, apparaîtront au grand jour.
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Des taux historiquement bas… qui commencent à inquiéter les analystes économiques
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